Dubamix | Maxi 2 titres

  • Groupe: Dubamix
  • Album: Maxi 2 titres
  • Date de sortie: Mars 2017
  • Label(s): Autoprod
  • Style(s):
Pochette DUBAMIX 2 titres

Les 2 précédents albums CD de Dubamix ont été auto-diffusés en laissant la possibilité à chacun-e d’acheter en fonction de ses moyens. C’est le principe du prix libre assez intéressant car plutôt déstabilisant pour un consommateur moyen habitué à payer pour la moindre chose. Changement de support et de format… Dubamix passe au vynil avec un maxi – 2 titres et en prime un livret/poster illustré par Alexandre Chenet. Le téléchargement reste libre, mais comme l’objet est un peu onéreux, il vous en coutera 10€. C’est plutôt correct notamment quand on voit que certains 45T se vendent aujourd’hui 20€, ce qui est trés exagéré d’autant plus qu’on prétend combattre le système… bref.

C’est toujours du (steppa) dub, c’est toujours militant et c’est toujours plein de références mélangées que l’on se prend parfois la tête à retrouver ! Vous savez cette petite mélodie que vous avez entendue 100 fois mais que vous êtes parfaitement incapable d’identifier. Ou alors c’est un début d’Alzheimer ?

Pour ces 2 titres, Dubamix a voulu rendre un hommage à toutes ces femmes qui se se battent (ou se sont battues)  contre  » les inégalités et les idées rétrogrades, intégristes et archaïques partout dans le monde« … vous connaissez l’histoire, elle n’est pas nouvelle et continue de faire des victimes : 1 tous les 3 jours en 2015/2016.  Sur le premier titre « Les p’tits tracts »,  vous pourrez reconnaître les voix de la résistante antinazi Lucy Aubrac, de la combattante Kurde du YPG Vivian Peyman :

« nous sommes la résistance des femmes opprimées,
la liberté d’un pays commence par celle des femmes »

d’un chœur yiddish du début du siècle interprétant « In ale gasn\Daloy potisey » ( les paroles disent: « A bas la police, à bas le tsar et l’autocratie » ), de Géraldine ( Cartouche ) avec « Le chant des partisans yiddish », et évidemment d’Emma Goldmann (par la voie de Sophie B.) qui déclarait :

« if i can’t dance,
i don’t want to be part of your revolution ».

Ouf, le casting est plutôt classieux ! Toutes ces voies, il les a brillamment mélangées avec des samples tirés de la BO « Il était une fois dans l’ouest » (« Harmonica  » + « Le grand massacre ») du grandissime Ennio Morriconne, avec une rythmique des Bérurier Noir, ou encore avec la clarinette Klezmer de Giora Feidman… le tout  servi évidemment par des grosses basses dub et une rythmique breakbeat qui s’emballent parfois.
Cette façon de « repiquer » des discours de figures historiques, des bouts de musique, des phrases de films et de les arranger ensemble sur des rythmes rapides (ou pas) toujours syncopés, c’est la spécificité de Dubamix. Vous l’avez compris, Dubamix est un passionné d’histoire sociale et de musique et il arrive à combiner les 2.

Le second morceaux « Initial RBB » est aussi plein de références dont la première est la naissance de sa fille. Dubamix nous explique que c’est à l’échographie, en entendant les battements du cœur du bébé qu’il a trouvé le tempo du morceau !!! Euh… cet homme ne serait-il pas un peu monomaniaque ? 😉 Il a aussi embarqué le grand compositeur de classique Antonín Dvořák à qui Serge Gainsbourg avait emprunté des passages de sa symphonie n°9, pour son morceau : « The initial BB ». Vous avez suivi tout le cheminement ? Non, c’est pas grave… 🙂 Autre singularité, c’est Sissi l’impératrice qui déclare :

« Ce que je veux c’est être libre et vivre sans contrainte »

Voilà, vous avez tous les ingrédients. Au final on obtient un morceau certes intime, mais bien rythmé avec des grosses basses lourdes comme il faut.

En résumé : Une belle réalisation,  originale dans le domaine des musiques dites « engagées » plutôt axé punk, rap ou rock et dans le scène steppa-dub où l’on retrouve un peu cette mauvaise habitude de recopier sur le voisin.