Un fantasme historique : l’occultisme nazi ( I )

par Stéphane François

Karl-Ruprecht-Kroenen

Il existe un fantasme historique très vivace : celui de la supposée nature profondément occultiste du nazisme, une nature éloignée de la réalité, comme nous le montrerons ici, et comme nous l’avons déjà fait par le passé1. La question de l’existence d’un occultisme2 nazi, depuis la parution en 1960 du livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier, Le Matin des magiciens, est devenue une sorte de serpent de mer qui revient de manière récurrente dans des publications sensationnalistes, mais également dans celles touchant le grand public. Malgré un milieu fécond en nombre d’écrits et d’émissions télévisées depuis les années 1960, peu de chercheurs français ont tenté d’analyser ces discours et les visions du monde qui les sous-tendent, au contraire d’historiens allemands, autrichiens ou anglo-saxons : ainsi, par exemple, George Mosse, Karl Dietrich Bracher, Hans Mommsen, Hans Thomas Hakl, Nicholas Goodrick-Clarke ou Jocelyn Godwin l’ont abordé. De fait, les universitaires français sont rebutés par la nature sulfureuse de ces thématiques. Ils le sont aussi par l’angoisse d’être confondus avec les auteurs d’ouvrages pseudo-scientifiques très friands d’« occultisme nazi ». Enfin, ils ne considèrent pas cette question comme un sujet digne d’intérêt.

Nous proposons au lecteur de la démystifier. Pour ce faire, nous nous appuierons sur une documentation de première main provenant des acteurs de cet occultisme nazi, qu’ils soient militants politiques ou créateurs d’œuvres de culture populaire. Notre démonstration s’articulera de la façon suivante : dans un premier moment, nous ferons le bilan de la recherche historique sur ce point ( I ). En d’autres termes, que savons-nous réellement ? Nous montrerons que certaines figures importantes du nazisme se sont effectivement intéressées à l’occultisme, mais qu’elles étaient minoritaires. Dans un deuxième temps, nous montrerons que le thème d’un « occultisme nazi » est très entretenu à l’extrême droite depuis les années 1960 ( II ). Enfin, dans un dernier moment, nous expliquerons la naissance de ce mythe et sa diffusion dans la culture populaire ( III ). Stéphane François.


Que savons-nous réellement des rapports entre le nazisme et l’occulte ?

Certains responsables du parti nazi furent des adeptes des théories occultes. Hitler, lors de son séjour viennois, lut la revue d’un occultiste raciologue Autrichien, Jörg Lanz von Liebenfels, Ostara. Selon George Mosse, Hitler se passionna jusqu’à la fin de sa vie pour ce qu’il appelait les « sciences secrètes » :

« Les idées mystiques et occultes influencèrent la vision du monde du national-socialisme à ses débuts et en particulier celle d’Adolf Hitler qui crut, jusqu’à la fin de sa vie, dans les “sciences secrètes” et les forces occultes. Il est important d’éclairer cet aspect de l’idéologie nazie, car ce mysticisme était au centre de l’irrationalisme du mouvement et surtout de la Weltanschauung de son chef.3 »

Dietrich Eckart, celui qui crut en premier dans le talent d’Hitler et qui l’incita à devenir un tribun, était une figure völkisch de Munich qui élabora un racisme emprunt d’occultisme et de mysticisme. Selon Eckart, les Juifs refuseraient l’immortalité de l’âme et limiteraient de ce fait leurs pensées au matérialisme et à l’existence terrestre, cherchant à dé-spiritualiser le monde. Le judaïsme serait un mal nécessaire, un contrepoids à l’idéalisme gnostique des Aryens. Il développa en outre un racisme manichéen : Dieu vs Satan, Bien vs Mal, Aryens vs Juifs, qui fut largement repris par les nazis. Cette action néfaste du judaïsme se manifesterait selon lui au travers de l’idée d’un complot judéo-maçonnique mondial. Cette thèse fut également développée dans Le Bolchevisme de Moïse à Lénine. Dialogue entre Hitler et moi, paru de façon posthume en 19244 et qui reprit le catéchisme antisémite classique de la Russie de la fin du XIXe siècle. Eckart, outre Hitler, influença des nazis aussi différents qu’Alfred Rosenberg ou Rudolf Hess5.

Il développa en outre un racisme manichéen : Dieu vs Satan, Bien vs Mal, Aryens vs Juifs, qui fut largement repris par les nazis

Certains nazis de premier plan comme Rudolf Hess et Heinrich Himmler se sont également passionnés pour l’occultisme sous ses différents aspects et pour sa variante raciste, la pensée völkische6 d’où est issu le parti nazi. À l’opposé, il y avait des cadres nazis qui n’avaient aucun intérêt pour l’occultisme, voire qui le brocardaient7. Ce fut le cas de Goebbels, de Göring, de Speer, de Bormann ou de Rosenberg. Ce dernier, adversaire de Himmler au sein du parti, se moquait de ses lubies et affirmait ouvertement que « Wotan est mort »8. Toutefois, Hitler se moquait lui aussi ouvertement des « lubies » des völkischen, en particulier dans Mein Kampf, ainsi que de celles de Hess et de Himmler.

Rudolf Hess, le numéro deux du régime nazi, a surpris et intrigué les chercheurs par son goût pour l’occultisme, l’astrologie, les médecines douces, le végétarisme, etc. ainsi que par son intérêt pour les théories de Rudolf Steiner, le fondateur de l’anthroposophie. En ce sens, il peut être considéré comme l’un des précurseurs de la mode « alternative » des années 1960. Il continua de pratiquer ces lubies durant son emprisonnement à Spandau, la fameuse prison de Berlin. Il est, avec Himmler, le plus connu des nazis du premier cercle à s’intéresser aux théories occultistes. C’est à la suite de son départ pour l’Écosse en mai 1941, que la Gestapo de Himmler « orchestra, selon Peter Longerich, une action dans tout le Reich contre les astrologues, clairvoyants, magnétiseurs, spirites et représentants des arts occultes que Hess fréquentait. On voulait ainsi prouver que Hess avait tout simplement été ensorcelé ». Toutefois,

« Pour Himmler, l’affaire n’était pas tout à fait sans danger, puisque se trouvaient aussi menacés des cercles dont lui-même se sentait proche, comme les partisans de l’agriculture biodynamique ou les tenants de la théorie de la glace éternelle. Cela ne fit que le conforter dans opinion qu’il valait mieux qu’il poursuive ses intérêts pour l’occulte “sous le manteau”.9 »

En effet, Himmler s’est passionné pour la mystique du sang, les runes, le néopaganisme, la pensée alternative, les symboles religieux, la réincarnation, l’Atlantide, etc. Comme ses « lubies » exaspéraient de plus en plus le Führer, il dut, à partir de 1938/1939, les continuer discrètement dans le cadre de l’Ahnenerbe (« Institut Héritage des ancêtres » ou l’« Institut de la Recherche ancestrale » – les traductions varient10). Himmler nomma à des grades élevés de la SS de nombreux pionniers des idées völkische de la période munichoise. De fait, Himmler tenta de bricoler (verbe à prendre au sens donné par Claude Lévi-Strauss11) une religion « néo-germanique » pour ses SS12. Cette religion bricolée, cette foi germanique se retrouva après-guerre chez certains SS. Si occultisme il y a, c’est donc surtout dans la SS, même s’il y eut des SS hermétiques aux thèses occultistes de leur chef, en particulier chez ceux issus du monde universitaire, qu’il faut donc le chercher, plus que dans le nazisme à proprement parlé.

« le nazisme est loin d’avoir été un mouvement occultiste : en dépit des tentatives de démonstrations des partisans ou des détracteurs de l’« occultisme nazi », le nazisme ne fut pas un mouvement occulte. »

Toutefois, il faut garder à l’esprit que, contrairement à une idée très largement diffusée dans les médias populaires, le nazisme est loin d’avoir été un mouvement occultiste : en dépit des tentatives de démonstrations des partisans ou des détracteurs de l’« occultisme nazi », le nazisme ne fut pas un mouvement occulte. Les nazis étant le produit de leur époque, très sensible à l’occultisme, leur intérêt pour celui-ci, en particulier pour sa variante raciste, apparaît donc moins comme un facteur d’influence que comme un symptôme précurseur du nazisme. La principale caractéristique du nazisme est sa volonté rationalisée d’extermination des Juifs et des Tziganes d’Europe, ainsi qu’un antisémitisme métaphysique élaboré jusqu’à devenir une vision du monde. Ainsi, Johann Chapoutot écrit d’ailleurs à ce sujet :

« Le racisme est en effet érigé par le Parti, puis par l’État nationaux-socialistes, au rang d’“heuristique” universelle. Jamais le terme de vision du monde (Weltanchauung) n’a été plus adéquat) »13.

Parmi les points récurrents, voire omniprésents dans tout texte sur l’occultisme nazi, il y a la supposée filiation entre la célèbre Société Thulé (Thule-Gesellschaft)14 et la naissance du parti nazi, qui se retrouve notamment dans les travaux de Maser15, de Fest16 et de Toland17. Cette société a été très étudiée dans le monde anglophone et germanophone, mais ces travaux ont peu été vulgarisés en France18. Contrairement à une idée largement diffusée, ce n’était pas une société secrète aux pouvoirs étendus qui avait pour objectif la création d’une nouvelle Allemagne, païenne et aryenne, mais seulement un groupuscule politico-culturel d’extrême droite de Munich, fondé en novembre 1918 par Rudolf von Sebottendorff (pseudonyme d’Adam Alfred Rudolf Glauer 1875- ?). Ce dernier était un aventurier franc-maçon, qui aurait été adopté par le baron Heinrich von Sebottendorff. En 1911, il prit la nationalité turque. Militant nationaliste, il évolua dans la faune nationaliste et raciste de la défaite du IIe Reich. Cette société professait une idéologie raciste, nationaliste, anticommuniste, antirépublicaine et antisémite. Elle était l’émanation bavaroise, la loge munichoise, d’une autre structure plus importante, du même type, l’Ordre germanique racial (Völkischer Germanenorden), fondée à Berlin en 191219, lui-même issu du Reichshammerbund, fondé également en 1912 par le vieux militant raciste Theodor Fritsch20, qui cherchait à unifier la mouvance völkische. Ses membres ont été estimés à 250. Elle organisait des conférences sur la politique et l’occultisme racial. Il ne s’agissait donc en rien d’un groupe occulte, mais simplement de l’une de ces innombrables sociétés racistes qui se multiplièrent en Allemagne après la défaite : elle participa d’ailleurs à l’agitation nationaliste et pris une part active à des complots cherchant à renverser la République des Conseils de Munich, en particulier en 1919. Cette année-là, une vingtaine de membres furent arrêtés et 7 furent exécutés avant la chute de cette République. Ensuite, elle redevint l’une des multiples structures völkische de cette période et déclina. Sebottendorff quitta la Bavière en 1919, séjourna en Suisse, puis retourna en Turquie. À partir de ce moment, il ne joua plus aucun rôle politique et sa vie fut partagée entre l’écriture de textes occultistes et astrologiques et des voyages, notamment aux États-Unis et en Amérique centrale. Il tenta de revenir en Allemagne en 1933 après le succès électoral des nazis, mais il fut expulsé vers la Turquie en 1934. Une légende tenace affirme qu’il se jeta dans le Bosphore en apprenant la défaite de l’Allemagne nazie. Il n’en est rien : il fut retourné par les services britannique et vécut jusqu’à sa mort dans les années 1950 en Égypte21.

« Ainsi, il est loin d’être avéré qu’Hitler fréquenta la Société Thulé.. »

L’autre question récurrente porte sur le rôle de la Société Thulé dans la naissance du nazisme. Ce point est peu sûr. Ainsi, il est loin d’être avéré qu’Hitler fréquenta la Société Thulé, et s’il le fit, elle n’aurait eu pour lui qu’une importance anecdotique. Il suffit, pour s’en convaincre, de chercher le nombre d’occurrences à cette société dans les travaux universitaires sur les origines du national-socialisme et sur la genèse de Mein Kampf. En outre, si la Société Thulé n’avait pas existé, Hitler se serait acoquiné avec d’autres structures ou militants de la mouvance nationaliste munichoise, et cela n’eût pas changé grand chose au cours de l’histoire. En outre, les différentes listes de nazis ayant fréquenté ou qui furent membres de la Société Thulé sont peu fiables et contradictoires. Selon Ian Kershaw, Gottfried Feder, Karl Harrer, Hans Frank, Rudolf Hess et Alfred Rosenberg étaient des membres de la Société Thulé. L’historien n’hésite pas, d’ailleurs, à considérer que la liste des membres de la Société Thulé « se lit comme un Who’s Who des premiers sympathisants et personnalités nazis de Munich »22. On y trouve également des cadres moins importants comme Karl Fiehler, futur maire de Munich ou les députés Hans Bunge et Otto Engelbrecht. Il est également important de rappeler que le journal du parti nazi, le Völkischer Beobachter, un journal qui existait depuis 1887 sous le nom de Münchener Beobachter, fut acheté par la Société Thulé23 et revendu ensuite au Deutsch Arbeit Partei (DAP ou « parti des travailleurs allemands »), l’ancêtre du parti nazi, fondé en 1919 par Anton Drexler, et issu du Politischer Arbeiterzirkel (Cercle Politique des Travailleurs) créé l’année précédente par Karl Harrer et Anton Drexler, également patronné par la Société. Les bureaux de ce journal se trouvèrent, dans un premier temps, au siège de la Société Thulé24. Les liens étaient donc assez distendus.

/ Stéphane François

… A suivre : Un fantasme historique : l’occultisme nazi ( II )

Notes

1 Nous y avons consacré deux ouvrages : Stéphane François, Le Nazisme revisité. L’occultisme contre l’histoire, Paris, Berg International, 2008 et Stéphane François, Les Mystères du nazisme. Aux sources d’un fantasme contemporain, Paris, Puf, 2015, ainsi que plusieurs articles et notices de dictionnaires.
2 Dans le langage courant, le mot « occulte » et ses dérivés renvoient à ce qui est caché, masqué, un sens qui « colle » bien au nazisme, ce dernier restant, pour beaucoup, incompréhensible au sens propre du terme. Il existerait donc du national-socialisme une lecture autre qu’historique, cachée, volontairement ou non, par l’histoire officielle. Cette relecture occultiste donnerait les clés de la politique irrationnelle et exterminatrice du régime hitlérien. Cependant, le mot « occulte » et ses dérivés renvoient à une culture à la fois religieuse et populaire : l’occultisme fait non seulement référence à une histoire, ou à une politique, qui serait cachée, mais aussi à une série de pratiques sociologiques (la création de « sociétés secrètes » et l’inscription de celles-ci dans une filiation continue) et de pratiques magiques, de contact avec des entités supranaturelles et de rites initiatiques. Au vu de cette définition, nous utiliserons donc dans ce texte le terme « occultisme » plutôt que celui d’« ésotérisme ».
3 George Mosse, La Révolution fasciste. Vers une théorie générale du fascisme, Paris, Seuil, 2003, p. 159.
4 Toutefois, selon Gilbert Merlio, l’authenticité de ce pamphlet serait sujette à caution. Gilbert Merlio, « Eckart Johann Dietrich, 1868-1923 », in Pierre-André Taguieff (dir.), Dictionnaire historique et critique du racisme, Paris, Puf, 2013, p. 532.
5 Nous revenons sur l’importance d’Eckart dans un article à paraître : Stéphane François, « L’influence de Dietrich Eckart et de la Société Thulé sur la genèse de Mein Kampf. Du mythe à la réalité », Revue d’Histoire de la Shoah, 2018.
6 Ce courant est une forme de racialisme plus ou moins néopaïen présent en Allemagne et en Autriche durant la seconde moitié du XIXe siècle. Le terme « völkisch », réputé intraduisible en français, l’est souvent par « raciste ». La racine « Volk » signifie « peuple », mais son sens va au-delà de celui de « populaire », dans une acception foncièrement ethnique. Selon Christian Ingrao, la meilleure traduction serait « ethnonationalisme ». Il peut être compris comme nostalgie folklorique et raciste d’une préhistoire allemande largement mythifiée. Ce courant bigarré puisait ses références dans le romantisme, dans l’occultisme, dans les premières doctrines « alternatives » (médecines douces, naturisme, végétarisme, etc.) et enfin dans les doctrines racistes. La reconstitution d’un passé germanique largement mythique a éloigné les völkisch des religions monothéistes pour tenter de recréer une religion païenne, purement allemande. Toutefois, de nombreux Völkischen restent des chrétiens croyants. Enfin, il existe des völkischen « politiques » n’ayant que faire des spéculations religieuses ou spirituelles. Ce mouvement est une nébuleuse d’organisation tenantes d’un nationalisme biologisé et irrédentiste partageant outre ce nationalisme particulier trois fondements pratiquement invariables : 1/un antisémitisme presque unanime ; 2/un projet de révolution élitaire renversant la République de Weimar ; 3/la mise en place d’une politique révisionniste de restauration politique et impériale. Voir Hubert Cancik & Uwe Puschner (Hrsg.), Antisemitismus, Paganismus, Völkische Religion, Munich, K. G. Saur, 2004 ; Uwe Puschner, Die Völkische Bewegung im wilhelminischen Kaiserreich, Sprache, Rasse, Religion, Darmstadt, Wissenschafteliche Buchgesellschaft, 2001. Nous renvoyons aussi le lecteur vers l’étude de Sabine Doering-Manteuffel, L’Occulte. Histoire d’un succès à l’ombre des Lumières. De Gutenberg au World Wide Web, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, 2011, en particulier le chapitre intitulé « Monde primitif et univers. L’occultisme national-populiste dans les théories de la globalité au XXème siècle », pp. 162-189 et 268.
7 Hans Thomas Hakl, Unknown Sources. National Socialism and the Occult, Holmes Publishing, 2005, p. 7.
8 Alfred Rosenberg, Le Mythe du xxe siècle. Bilan des combats culturels et spirituels de notre temps, tr. Adler von Scholle [pseudonyme de Maurice Martin, un ancien SS français qui utilisait également le pseudonyme de Robert Dun], Paris, Avalon, 1986, p. 195.
9 Peter Longerich, Himmler. L’éclosion quotidienne d’un monstre ordinaire, Paris, Héloïse d’Ormesson, 2010, p. 505.
10 L’Ahnenerbe Institut est l’institut de recherche de la SS, fondé en 1935 par un archéologue en marge du monde scientifique, Hermann Wirth. D’abord indépendant, l’institut passa sous le contrôle de Himmler. L’Ahnenerbe Institut se chargeait des fouilles archéologiques, d’études sur les mythologies nordiques, mais aussi des trop célèbres expériences « médicales », notamment celle de Joseph Mengele. Sur l’Ahnenerbe, voir Michael Kater, Das Ahnenerbe der SS 1935-1945. Ein Beitrag zur Kulturpolitik des Dritten Reiches, Munich, Oldenbourg Wissenschaftsverlag, 2006.
11 Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Plon, 1962.
12 Stéphane François, Le Nazisme revisité, op. cit., pp. 41-54.
13 Johann Chapoutot, « National-socialisme », in Pierre-André Taguieff, Dictionnaire historique et critique du racisme, op. cit., p. 1219. Voir également, Johann Chapoutot, La Loi du sang. Penser et agir en nazi, Paris, Gallimard, 2014.
14 Gregor Hufenreuter, « Thulé. Le mythe et la Thule-Gesellschaft », in Pierre-André Taguieff (dir.), Dictionnaire historique et critique du racisme, op. cit., pp. 1769-1770.
15 Werner Maser, Mein Kampf d’Adolf Hitler, tr. André Vandevoorde, Paris, Plon, 1968.
16 Joachim Fest, Hitler, 2 vol., Paris, Gallimard, 1973
17 John Toland, Adolf Hitler : 20 avril 1889-30 avril 1945, Paris, Robert Laffont, 1983.
18 Frank Jacob, The Thule-Society, Berlin, Uni-edition, 2010 ; Frank Jacob, The Thule-Society and the Kokruyûkai – Secret Societies from a Global Perspective, Würzburg, Königshausen & Neumann, 2013.
19 Selon Ian Kershaw, le Germanenorden aurait été fondé à Leipzig en 1912. Cf. Ian Kershaw, Hitler, tome I « 1889-1936 », Paris, Flammarion, 1999.
20 Theodor Fritsch, né en 1852 et décédé en 1933, militant de longue date du nationalisme et de l’antisémitisme, qualifié par Hitler de « vieux maître de l’antisémitisme allemand » a joué un rôle important dans l’élaboration du racisme nazi. Il a, selon Serge Tabary, élevé l’antisémitisme au rang de vision du monde. Il a également développé l’idée que le Christ fut un Aryen. (Serge Tabary, « Fritsch Theodor, 1852-1933 », in Pierre-André Taguieff (dir.), Dictionnaire historique et critique du racisme, Paris, Presses Universitaires de France, 2013, pp. 700-702) Lors de son décès en 1933, il eut des funérailles nationales et les hommages des plus hauts dignitaires nazis pour l’ensemble de son travail accompli. (Serge Tabary, « Sebottendorff Rudof von 1875-1945 », in Pierre-André Taguieff (dir.), Dictionnaire, op. cit., p. 1657)
21 Thierry Zarcone, « Rudolf von Sebottendorf et l’“ancienne franc-maçonnerie turque” : un exemple de croisement entre l’ésotérisme occidental et la mystique musulmane », Renaissance traditionnelle, n°143-144, 2005, p. 296.
22 Ian Kershaw, Hitler, tome I « 1889-1936 », op. cit.
23 Il semblerait que Sebottendorf l’ait acheté en 1918 pour en faire un outil de propagande. Après les évènements de mai 1919, le même Sebottendorf le sépare des activités de la Société Thulé et quitte Munich en juillet 1919. À ce moment le journal est en passe de passer sous le contrôle du DAP. En décembre 1919, Hitler le rachète grâce à Eckart.
24 Sur ces liens, voir Ian Kershaw, Hitler. A Biography, New York, Norton & Compagny, 2008, pp. 75-87.