Moscow Death Brigade | Boltcutter

  • Groupe: Moscow Death Brigade
  • Album: Boltcutter
  • Date de sortie: Janvier 2019
  • Label(s): Fire and Flames
  • Style(s):
Moscow Death Brigade | boltcutter

Le premier album (Hoods up)  de ce groupe Moscovite avait apporté pas mal de fraîcheur dans le milieu punk militant international, qui a parfois du mal à se renouveler et à évoluer hors des cadres et des codes du genre. Trois ans et trois excellents EPs plus tard ( Papers, please, One for the ski mask, Brother and sisterhood) Moscow Death Brigade est de retour avec un 12 titres : Boltcutter sorti chez les activistes de Kiel (All), j’ai nommé Fire And Flames. Vues la qualité et l’originalité des précédents skeuds, je m’attendais à prendre une grosse claque mais disons le tout de suite, je n’ai pas été aussi emballé que les fois d’avant. Dommage ! Mais il faut dire que 1/ la barre était déjà haute et 2/ trois ans c’est court pour sortir un 12 titres d’autant plus que les trois lascars n’arrêtent pas de tourner, avec MDB bien sûr mais aussi avec d’autres projets annexes tout aussi intéressants. Allez donc jeter une oreille si vous pouvez sur Sibérian Meat Grinder, une configuration plus grind-core à laquelle certains membres de MDB participent et ça s’entend.

Même si ce deuxième album de MBD m’a donc semblé beaucoup moins percutant que le premier, il m’a quand même bien plu. Bien sûr, on y retrouve les derniers morceaux sorties en EPs. Très clairement la coloration est ici beaucoup plus électro. Les beats de boite à rythmes et les grosses basses qui flirtent avec la techno sont toujours présents, les samples de guitares aussi, mais les nappes de synthé prennent désormais plus d’ampleur dans les morceaux. Le mélange n’est pas facile à réaliser. D’autres groupes comme Conflict s’étaient essayé à le faire en mélangeant claviers et guitares punks dans le génialissime album Conclusion (1993) mais ce genre d’expérimentation réussie reste quand même assez rare, où alors j’ai dû loupé les épisodes. La force de Moscow Death Brigade, est de réussir à mixer différentes cultures musicales populaires ( rap, électro ) ou plus confidentielles ( techno, punk ) tout en gardant un cap très militant.

L’implication politique du groupe est intacte. Leurs paroles scandées et parfaitement rappées s’attaquent toujours au racisme, au sexisme, appellent à la solidarité avec les réfugiés ( Papers, please ), à l’unité de toutes les rayas face à l’homophobie et aux « bigots » (Brother & sisterhood ). Est-il encore utile de dire que dans un pays comme la Russie, ce genre de propos sont rares et d’autant plus précieux ..? La situation pour les immigrés et les militants politique notamment antifascistes s’est un peu améliorée par rapport aux années 1990, mais reste quand même suffisamment tendue pour que MDB continuent de garder leurs cagoules, une façon de rester anonymes et de se protéger contre les agressions de l’extrême droite. Une tournée est prévue prochainement en Allemagne, dont plusieurs dates communes avec le groupe emblématique de la scène militante Allemande : Feine sahne fischfilet (rappelez vous, on a fait une chronique de leur dernier album ) ainsi qu’avec les  What we feel, un groupe pionner de la scène punk Russe militante.